jeudi 8 mars 2018

envie de réintégrer les rangs


Des fois je pense a ma ferme, qui ne l'est plus. 

Moi, maintenant BureauCath.  J'ai reçu un courriel m'informant de l'arrivée d'un colis cette semaine.  C'est mon assistant administratif qui m'a livré la boite, avec la plaque a l'intérieur, signée de Justin en personne:  Merci pour vos 10 ans de loyaux service.  ça m'a foutu par terre.  ça m'a foutu les bleus. 

J'ai pensé très fort a ma ferme.  Qui ne l'est plus.  J'ai pensé à la campagne profonde.  J’ai eu envie de blogger

J’ai été voir dans le monde des blogs… Renart L’éveillé lui n’a pas lâché. J’ai été en campagne profonde.  Elle était là, intacte, inchangée. J’ai essayé de m’y immiscer, elle me rejetait.  Trop propre la madame. La peau des doigts trop fine, pas assez de corne… le gras des bras… ai-je perdu la main? 

De quoi parlerai-je si ce n’est de ma terre? 

Je sais pas.  Je verrai, je vais blogger parce que j’en ai envie. 

Premier défi, me rendre jusque là.  Blogspot semble être devenu une zone protégée.  Il faut montrer son allégeance à Google pour y pénétrer.  Mon adresse rurale m’associe a yahoo…. La professionnelle, au canada…. Campagne profonde ouvre moi tes bras!

dimanche 25 octobre 2009

des fourmis dans les doigts

A33 dans La Presse d'hier - titillement en majuscule...

dimanche 23 novembre 2008

La fois que...

Je n'ai pas blogué depuis belle lurette
mais ai cumulé cet été nombre d'anecdotes qui,à mon point de vue, sont dignes d'être radotées
Je les ai mises dans la chambre froide en attendant la froidure
Elles ont macéré un peu, leur chimie s'est modifiée,
en voilà une...

Ça s'est passé un vendredi de fin d'été, en fin de journée.
Le Dream team était rentré dans ses quartiers,
et S finalisait le quart (ou la demie!!!) de travail en rentrant les chapons, quand une voiture toutes fenêtres ouvertes, pleine de rock metal et de jeunes hommes dans la vingtaine, poilus et de noir vêtus, s'est arrêtée à sa hauteur.
S-Salut!
Poilus-Salut! Eille ça c'est bon du vrai poulet de ferme hein? T'en as tu à vendre?
S- ha.... non... c'est pour nous autres... ça coûte ben trop cher à produire... un poulet de même, ça me coûte à peu près 20 piastres à produire... pis là il est pas tué... le monde serait pas prêt à payer ce prix là
Poilus- Tu m'en vends-tu un? mettons que je te donne 20 piastres, tu m'en vends-tu un?
S- Là, là? 20$ pis tu pars avec?
Poilus - 20 piastres... c'est tellement bon du vrai poulet de même...
S-ok! 20 piastres!
C'est là qu'une couple de poilus sont sortis de la voiture
et c'est aussi là que S a réalisé que les poilus étaient dans un état quelque peu altéré...
Le plus téméraire s'est avancé et a tendu son billet de 20$ à S.
S a pris l'argent
S- ok. prends en un
Poilus- ben là... comment je fais?
S- de même
et S d'attraper l'oiseau et de la tendre au poilu
Poilu- ben... comment je le tiens?
S-de même
et S de placer l'oiseau entre les mains du poilu
Les poilus sont devenus tous silencieux en se dirigeant vers la voiture dans un convoi qui s'apparentait à une procession religieuse
ils se sont engouffrés dans leur voiture, les yeux ronds et sont partis
Ils était clair que ces gars là n'avaient jamais tenu une volaille vivante, et encore moins tuer, plumer et vider...

On en a ri un coup quand on s'est imaginé les gars, une fois dégelés, envisager de tuer la bête et la préparer pour souper...


Là, il y a eu

lundi 10 novembre 2008

remplir le congélateur...


Le caveau est plein
On a dû acheter un nouveau congélateur
Reste à tuer Jambon, le gentil cochon devenu grognon.
Jacques Brel avait raison quand il chantait que les cochons, à l'image des bourgeois, plus ça devient vieux et plus ça devient con... ou c'était le contraire???
Les dindes et les canards,
quelques chapons et les pondeuses trop vieilles pour passer l'hiver.
Faire le plein, faire les provisions, avant d'hiberner.

La chasse est ouverte.
Sur la route, nous en avons croisés, le chevreu sacrifié étendu au grand vent, ficelé sur le 4 roues plein de bouette, dans le trailer du pickup...
Petiot a laisser couler un 'hoooooon'
Quand je me suis retournée vers lui, il avait les yeux plein d'eau:
''J'aime pas ça quand on tue les animaux...''
et de reprendre le raisonnement: ...pour manger de la viande il faut tuer...
''les animaux domestiques, ça ne me dérange pas''
''et les lapins que tu attrapes au colet? les perdrix que papa a ramenées?''
''ça ne me dérange pas non plus, mais les gros animaux ça me dérange...''


ça m'a rappellé les mots de S il y a quelques semaine:
S- ''La chasse est ouverte dans le nord, il y a des gars au village qui ont ramené un orignal... Je les ai vu sur la 309, ils étaient en train de le découper avec une saws-all...''
Salette- '' Ils auraient pu se cacher un peu.... Imagine si il y a des européens qui passent qui voient ça, on a l'air d'une gang de hillbillies...''
S- ''??? je me disais juste qu'ils allaient maganer la viande...''

Alors que je suis encore à califourchon entre citadine et farmière.
Mon S a quant à lui sauté la clôture et court dans le champs qu'il soit blanc, qu'il soit brun ou qu'il soit vert... mon champ n'est jamais gris

lundi 21 juillet 2008

besoin de sécher


Un début de saison de merde ici.
De l'eau à en plus finir avec toutes les complications des excès de liquides.
Des petits matins de gueule de bois quand jour après jour la pluie nous tombe dessus
et tombe sur les petits plants qui ne demandent qu'à pousser
Les racines asphyxiées
les chrysomèles et les maladies fongiques qui s'en donnent à coeur joie
les advantices (mauvaises herbes) qui profitent sans qu'on puisse leur mettre le couteau sous la gorge.
Je m'ennuie du champ sans bon sens mais pas de la désolation d'un champ innondé.
Sans perdre courage, on plante on sème. On sauve les meubles.

Ça s'est passé il y a une couple de semaines. C'était déjà bien tardif.
Nos voisins étaient incapables de rentrer au champ avec toute cette eau. Pas moyen de couper le foin. Un bon deux semaines de retard.
Puis il y a eu une fenêtre ensoleillée et en 24h tous les fermiers du coin ont fait les foins. Ce dimanche là, tous les tracteurs du canton brulaient du diésel.
Ça sentait l'amérique latine
Il y avait même L Super Bras Droit qui chauffait le tracteur de Tourie pour ramener les wagon chargés de balles. Le sourire allant d'une oreille à l'autre sous sa nouvelle casquette
TOut le savoir faire et toute l'énergie mis en balle.
Ils ont fauché, fannée, bailé dans chacun des prés.
Une danse bien réglée qui s'est terminée sous les phares des tracteurs
AUx petites heures du matin, des tonnes de foin étaient engrangés,
et bien des fermiers dormaient profondément avec la satisfaction inégalable du travail accompli.

Il faisait beau -


le besoin de sécher au bord de l'eau l'a emporté
je suis allée au lac avec petiot.
le coeur divisé.
Je me confesse
j'ai choisi de fouéré plutôt que de faire les foin

mercredi 16 juillet 2008

To or not to # 2

J'en ai envie des fois
souvent a des endroits inappropries
toujours a des moments inopportuns
Des desirs parfois forts
mais la plupart du temps je suis trop fatiguee

entre deux jobs

Ou et quand blogguer?

et je me sens coupable face a ceux qui sont au rendez-vous,
mes fideles provencaux...
le cher Robert qui garde contact a mon insu
major babe

lundi 23 juin 2008

Mon cochon

C'est l'ami H qui en a eu l'idée.
Célibataire, pour ne pas dire vieux-garçon, pour ne pas dire un peu hermite, l'ami H.
L'envie lui a pris de peupler sa grange d'animaux.
Mais pas n'importe quels animaux.
Que des races patrimoniales, il s'est grayé de poules chanteclerc, d'une vache canadienne et le voilà qui, il y a quelques mois, nous arrive avec son idée de cochon.
L'idée était que H élève chez lui les ''3 petits cocos'' et que nous fournissions les légumes déclassés pour les nourrir.
Je n'aime pas élever des 4pattes. Les 2 pattes sont anonymes, on ne s'y attache pas. Les 4pattes, on s'en entiche trop. Mon petiot et moi avons encore une crotte sur le coeur quand on évoque Cocotte, la chèvre qui se couchait sur balcon avec les deux chiens et qui a fini dans l'assiette.
Par un concours de circonstance imprévu, mon cochon est venu vivre à la ferme.
Il a débarqué de la remorque en courant à full pine un samedi matin.
Depuis, je l''appelle ti-roux. Petiot l'appelle tout-sale ou tire-bouchon. Les employés l'appellent jambon.
Mon cochon est un Tamworth et c'est le plus gentil cochon du monde.
On s'attend tous les matins à le lire sur une toile d'araignée.
Mon cochon est copain comme cochon avec le gros coq roux et ma chienne Laska.
Mon cochon court vers nous en branlant la queue quand nous allons le voir.
Mon cochon a ses sauts d'humeur, et devient tout mou quand on lui gratte le flanc.

L'autre soir, quand S est allé ''fermer les animaux'', il est revenu tout boulversé.
Le cochon avait quitté son enclos.
Chez les voisins, chose rare, on entandait les éclats de rire retentir, à 300m des distance.
Ça se bidonnait tellement chez les voisins que ça a semé le doute chez S:
''Ha ben bon yieu, mon cochon!''

Ma chienne a la mauvaise habitude d'aller s'empiffrer des restes de boucherie chez le voisin.
Elle avait tout bonnement eu la bonne idée d'y emmener son ami cochon.
Les voisins ont vu arriver chez eux chien et cochon gambadant dans les prés fleuris comme dans un film de Lassie...

On sera jamais capable de manger mon cochon

vendredi 6 juin 2008

Gentleman farmer?


Quelques heures à la ferme par jour.

Les seules minutes où je peux m'enfoncer dans le champs se pointent à l'heure où les mouches noires sont féroces.

Pourtant plein de choses à raconter,

La famille qui se réuni encore pus que prévu.

La famille qui s'élargie avec de nouveaux visages surprenants.

Groin et museaux.

Becs et gringo.

La poche d'oignonnets qui n'en fini plus

Le sanglier qu'on a bouffé

La céramique dans la nouvelle cuisine...

J'ai hate à quelques heures de répit pour vous raconter.

-Salette, la fermière un peu trop bourreaucath


samedi 5 avril 2008

Mots de Loup # 3

En famille devant les actualités.
Signe de la saison, la speakerine traite de l'état des routes
et donne des précisions sur les travaux de ''remplissage des nids de poules''.
Loup, presque 6 ans, tourne la tête vers nous,
ses grand yeux plein d'angoisse:
''Mais pourquoi? C'est important les nids de poules!''

Cri primal végétal







mercredi 2 avril 2008

à qui appartient le beau temps?

Théoriquement le printemps est bien entamé.
Normalement, à cette date, je suis frénétique.
Cette année ma léthargie tient un peu du fait que je suis boureaucath
mais surtout, surtout, surtout...
que je ressens à peine l'effet euphorisant du mois d'avril à travers toute cette neige...
Il y a bien le soleil qui se force à nous éblouir
mais sans la vue d'un brin d'herbe bien vert, l'impact n'y est pas.
J'en ai ri jusqu'à Pâques
et nous en avons bien ri ce jour là avec l'ami M et la trâlée de mamots
quand nous avons descendue une montagne à bord de nos popotins respectifs
voguants sur un bon mètre d'épaisseur de neige.
Le lundi de pâques, j'avais beau être en vacance,
j'ai atteint ma surdose d'hiver.
Plein les baskets du frette, de la sluche, des pneus cloutés...

Quand et comment tout cela fondra-t-il?
Quand et comment rentrerons nous au champ?
Quand enfourcherai-je ma bécane?

Les semis s'entassent insouciants.

La meilleure nouvelle du mois:
Mon amputation prendra fin d'ici peu avec le retour de L, Super bras droit qui nous reviens bientôt après avoir arpenté l'Amérique centrale.

mercredi 5 mars 2008

Les mains des autres


Je suis pas là pour mettre mes petites graines en terre, sous les néons.

Privée du plaisir médidatif de placer des millions de plantes en devenir sur le terreau.

Ces gestes tant de fois répétés.

... Laver et désinfecter les plateaux.
Préparer le mélange de terreau.
Mouiller le terreau- juste assez.
En remplir les plateaux.
Disposer les semences de façon ordonnée: 250 par plateau pour les oignons et les poireaux- En rangées de 15 pour les solanacées, 8 rangs par plateau...
Couvrir cette vie en puissance de l'épaisseur requise de terreau: 2 fois la longueur de la graine. 3 fois au champs.
Plomber.
Placer sous les néons, position basse.
14h hv contre 10 heures d'obscurité.
Faire la visite le matin.
Arroser au besoin à l'eau tempérée.
Lever les néons si nécessaire.
Veiller au grain.
Au moindre indice de fonte des semis, préparer une décoction de prêle et traiter au besoin
...

Veiller au grain

la germination rend flagaga. Ce petit vert d'une tendresse de nouveau né. La première racinaire, mère de toutes les racines, qui sais où elle s'en va. Les cotylédons tout frippés avec la coquille de graine encore accrochée. Le fin fil qui devindra tige, deviendra tronc, soutiendra des kilos de biomasse à tous les vents, mais qui, dans les jours qui suivent sont déploiment, choit sous la bruine de l'arrosage... puis se redresse toute fière pour tenter de rejoindre la lumière artificielle.

et la petite pousse qui devient plante.


La période des transplant est bien entâmée.
Et j'y préside... en fantôme.

J'ai fait la paperasse, les prévisions, les commandes, les calendriers de travail, les feuille de registres de transplants...
La période des liste est commencéeavec le premier matin où j'ai déjeûné avec mon habituelle feuille 8 1/2 par 11 pliée en 2.
Sous la date, je dresse la liste des tâches de la journée avec leur mode d'emploi...

Puis je confie le précieux bout de papier à ma prothèse de bras droit
Des fois, je vais retrouver précieux bras droit pendant la journée pour modifier l'emploi du temps.
Le précieux papier qui doit me revenir avant la nuit, beurrée de terre, les items biffés, les précisions ajoutées...
La liste de la journée terminée qui va rejoindre la pile de listes crotées.

Notre labeur empilé.

J'ai fait mes premières listes. Puis j'ai pris la route de la ville.
Quand j'ai quelques minutes, je vais dire coucou aux plantules.
Je vérifie si ça lève bien, si les mains des autres répondent à mes influx nerveux....
Divisée

jeudi 28 février 2008

30 kèk'

La trentaine me file entre les doigts.
une autre année s'est encore échappée aujourd'hui.

Il me reste encore tant à faire

mardi 26 février 2008

No intiendo

Y a rien a faire.
Quand je pose les yeux sur ces documents,
cette correspondance assidue de Revenu Québec et de l'Agence du Revenu du Canada,
la seule chose qui me vient en tête, c'est cette chanson de Katerine:
''Qu'est ce qu'il a dit? J'ai pas compris ce qu'il a dit...
Qu'est ce que t'as dit? J'ai pas compris ce que t'as dit.."

Je n'ai pas encore eu le temps de lire le rapport de la CAAQ,
je me suis mis une nuit blanche à l'agenda pour le faire et je vous en ferai un compte rendu.
J'espère qu'ils proposent un allègement de la charge administrative...

mercredi 20 février 2008

INTERLUDE

Je veux avoir l'air d'un blog normal
avec toutes les commodités de la vie contemporaine
La vitesse et les petits n'importe quoi pour combler les besoins les plus hétéroclites.
Je veux faire partie de la parade virtuelle
Dans mon wagon a foin
Mais télécharger un vidéo de 3 minutes me prend 3 heures.
Ce serait moins long de lui donner un lift en tracteur
mais je suis consciente des GES
J'ai déjà perdu trop de temps à tenter de vous épargner quelques secondes.
je vous demande donc un petit effort, quelques clics tout au plus
qui vous procureront, je vous l'assure un plaisir, non dénué de beauté

Allez-vous en donc
une fois rendu, dirigez vous à l'onglet video et selectionnez Frozen Grand Central
(attendez 3 heures que ça télécharge au besoin i.e. si vous êtes das la brousse)
Profitez du spectacle...

De retour après la pause

vendredi 15 février 2008

Le monde est fou


Des fois, en campagne profonde, on réussit à oublier qu'on vit dans une époque où la réalité rattrape la fiction, un peu plus chaque jour...
Mais jamias pour bien longtemps, notre époque surréaliste a tôt fait de nous rejoindre où que nous soyons...
Hier, J'ai entendu à la radio qu'aux Jeux Olympiques de Pékin, les athlètes auront le DROIT de porter des masques si la pollution athmosphérique gène leur performance - 2 abherrations: ils ont besoin qu'on leur accorde la permission Et ils porteront des masques.
Puis, le chroniqueur suivant a mentionné que la mode dans les bars du boulevard St-Laurent est au gilet pare-balles.
Plus tard, à l'heure du lunch
le petit garçon était encore posté devant l'écran de télé à mon restaurant habituel de phò (ou soupe tonkinoise), sous le regard bienveillant de sa grand-maman édentée. Ma soupe engloutie, en enfilant mon manteau, je jette un oeil sur l'écran et m'aperçoit que le petit de 3-4 ans n'écoute non pas teletoon comme à son habitude mais joue plutôt à un jeu vidéo. Je souris, il maîtrise vachement bien la voiture. Et puis, à l'écran, sous les directives des menottes joufflues du mioches, un homme cagoulé sort en courant de la voiture, saute sur un itinérant et lui assène une série de coup, puis tire à grands coup de revolver sur un passant... au son des dialectaux encouragements et des rires de la grand-mère non virtuelle.
La soupe m'est remonté dans la gorge.

Des fois j'ai juste envie de rester dans mon champ à cultiver mes légumes.

samedi 9 février 2008

Joe Fafard - Une célébration de la ruralité


Je veux absolument écrire un billet à ce sujet.
J'ai du mal à trouver des mots, toute boulversée que je suis.

Avec mon petiot, nous sommes allés à la découverte de Joe Farfard cet après-midi au Musée des Beaux Arts.
J'avais bien sûr déjà vu ses vaches dans des documentaires et aux nouvelles.
Je n'avais jamais poussé plus loin.
Aujourd'hui, petiot et moi assistions à une pièce de théatre pour enfants au CNA. Le titre en était "Ah! la vache!" (excellent, en passant)
J'ai l'ai fait rigolé en lui disant qu'après la pièce "Ha la vache" je l'amènerais voir une exposition de vaches.

D'entrée de jeu, je dois dire que la sculpture est la forme d'art qui me touche le plus.
J'ai rêvé longtemps de devenir sculpteure.
De plus, devenue fermière sur le tard, la ruralité me touche...
Joe Fafard est loin d'être anecdonique,

L'authenticité, l'amour et le plaisir de créer suintent de ses oeuvres
L'humanité de ses personnages rappellent Ron Mueck, dans leur fragilité, leur vulnérabilité, leurs imperfections...
Ses oeuvres de faïence sont d'une beauté sans fin - jamais je n'ai vu une telle maîtrise des glaçures.
Ses animaux - chevaux, vaches, boeufs- recréés à la perfection pour être ensuite décomposés et recomposés dans une panoplie de médium - saisissent l'essence de ces nobles bêtes.
On y sent une sensibilité inouï. Un hommage à l'essentiel des êtres, homme et bête.
Le coup de grâce, je l'ai reçu dans tous le corps en pénétrant dans une des dernières salles de l'expo.
Des chevaux y couraient au galop, sous le soleil, dans les prairies, fougueux, libres, forts, racés...
Je n'aime même pas particulièrement les chevaux
C'était d'une telle beauté
Je me suis mise à pleurer comme une madeleine
Quand petiot s'est aperçu de mes larmes, il n'en a même pas été étonné.
"Tu pleure de joie? moi aussi j'ai comme des larmes", qu'il a dit.

Nous sommes sortis souriants
Nous sommes allés nous acheter un bloc d'argile

L'art a ce pouvoir de rendre tellement heureux parfois
Merci Joe Fafard

jeudi 7 février 2008

l'hiver maraicher

Il y a du monde qui pense qu'on se la coule douce l'hiver.
Il y même du monde qui pense qu'on part en voyage.

Une fois, lors du dernier jour de marché de la saison, alors que le nez rougi et les doigts tout blancs de froid, je rendais son change à une fidèle cliente en lui souhaitant un bon hiver, elle m'a lancé:
"là, vous autres, vous allez avoir des vacances bien méritées... vous travaillez tellement fort... Vous partez dans le sud, l'hiver?"

Le cher Renart s'est lui aussi déjà questionné à ce sujet.

Le comportement hivernal des maraîchers constitue, je crois une "enigue"?
Chose sûre, il en "intrigme" plus d'un.

Tout le monde sait que ceux qui ont des vaches à lait travaillent 365 jours par année.
EUX AUTRES y travaillent fort!
et en arrivant à la ferme, j'ai mis le point sur la table - je ne veux pas d'animaux parce que l'hiver je veux être capable de partir en voyage.
Ça c'était AVANT, alors que je pensais comme bien des gens que les maraîchers se la coulent douce l'hiver, et que des fois, même, ils partent en voyage...

à date, Personnellement,
je n'ai jamais entrevu la moindre possibilité d'aller me balader dans les tropiques, de me bercer dans un hammac ou encore de m'enfoncer dans une grotte pour y hiberner, toute blottie entre deux ours entre deux saisons au champ

Je n'irai pas jusqu'à dire que nous travaillons autant l'hiver que l'été, ce serait nettement exagéré... et démesurément épuisant
mais nous ralentissons à 37.5h semaine, et ça s'approche de la dolce vita...

Depuis notre arrivée en campagne profonde, on a profité des hiver pour terminer une thèse de doctorat et pour travailler à l'extérieur de la ferme, question de payer notre gros train de vie fermier... parce qu'on ne niaise pas avec la poque: on roule en tracteur, on achète des semences en grosses quantités, et nous payons nos employés quand ils ne sont pas bénévoles...

ET il faut comprendre que la saison maraichère ce n'est pas de juin à septembre...
La saison maraîchère se termine avec le mois de novembre avec les dernières récoltes, le ménage du champ et l'entreposage. On profite de décembre pour prendre un bain, nettoyer la maison et faire la comptabilité de la compagnie, les T4, payer les factures qui s'accumulent pendant que nous sommes au champ. En janvier le temps vient le temps de planifier la saison- quels sont nos besoins, combien de m de haricots jaunes, verts, bourgogne, combien de plants de tomates, et ça ca donne combien de g de graines, on en est où dans la rotation, combien de fois les gens de panier auront du brocoli, les panais se vendent bien à Ottawa, faudrait en faire un peu plus...

Puis il faut époussetter la publicité pour les paniers, recruter nos ''partenaires'' de paniers et expliquer d'innombrables fois au téléphone ''comment ça marche, les paniers'', participer à des comités de marché solidaire, de marché public, de l'UPA, de sélection de ferme recipiendaire du prix Érard Séguin, faire le choix et les commandes de semences... pour entâmer la production de transplants en février... et ça repart...

À travers tout cela, cette année, nous finissons de finir de construire notre cuisine 1 2 3 Soleil!
Nous en sommes à poser le gypse et bientôt la céramique

Mes lectures ces temps-ci tournent autour de Johnny's selected seeds et Biaugerme, alors que S se pâme devant de belles poulettes ...

mercredi 30 janvier 2008

La vertu contre les petits pots VS les vertus des petits pots


La simplicité devient simple quand l'essentiel des déplacements se limite à passer de la maison au champ, au fond d'un rang perdu. L'absence de salaire est peu douloureux en l'absence de sollicitation. EN campagne profonde il n'y a rien à acheter, sauf des légumes à mon kiosque le vendredi après midi. Et je serais en situation de sevrage intense, en manque profond si mon envie de consommer m'amenait à m'acheter des légumes à moi-même. Quand je suis fermière, je quitte rarement mon coin de terre. Quand je m'en éloigne, c'est pour livrer mes légumes et en ces occasions, je suis pas mal trop sale pour aller arpenter les centres d'achats. Remarquez que je me suis accroché les pieds une fois, incidemment dans un magasin de souliers. Quand j'ai retiré mes gougounes, mes pieds étaient si crasseux (mais non point nauséabonds, je tiens à le souligner) que la vendeuse est devenue livide. En campagne profonde, on use nos vêtements à la corde, ce qui est rare en Occident - et j'ajoute ici que les vêtements de plein air de qualité sont vachement difficile à user - j'ai dû faire 80km à 4 pattes avec mes pantalons North Face achetés en 1998 avant qu'un fil barbelé me mette les fesses à l'air. J'ai fêté ça, j'étais écoeurée de les porter.


Or, maintenant que j'ai une personnalité multiple et que j'oscille entre gros cul et petit gigot, entre talons hauts et gougounes, rouge à lèvre et hâle de limon, la simplicité est devenue obligatoirement volontaire.

J'ai maintenant un salaire.
Sur ma route, je croise des vitrines de magasins.
Des fois, j'arrête. Et on m'y appelle madame.
Toujours on me demande si j'ai la carte Airmiles.
Ben non... j'ai rien acheté depuis 5 ans.

Et là...
Le diable est entré en moi.
Il ne s'habille pas encore en Prada mais il multiplie les petits pots.
Depuis toute petite, c'est ma bête noire.
La bibitte se transforme en obsession. Une maladie mentale.
Et là, il y a une pharmacie qui a ouvert - avec toute la gamme de produits Benefits - dont je regarde le catalogue racorni que ma belle soeur m'avait rapporté de chez Sephora, Paris, il y a 7 ans
Et là, il y a une autre pharmacie qui a été rénovée et qui tient Clarins et Nuxe...

un peu plus et ils vendent des produits Keihl's à la station d'essence, Caudalie au dépanneur, l'Occitane au casse-croute et l'eau de Foucaud coule à la place de l'eau de source chez le bonhomme G.
Ce serait la catastrophe,
mais j'aurais une peau à l'allure d'être retouchée à photoshop
Voilà que la simplicité devient un choix et non une obligation.
Un choix renouvellé sans arrêt devant le bombardement d'extraordinaires produits de consommation.
Et des fois, je l'avoue, je flanche...
quelques chouchoux:
Lemon Aid et Dr Feelgood de Benefits
Bain aux plantes Relax, Doux nettoyant moussant, éclat minute embelliseur teint, Souffle de rouge de Clarins
l'exfoliant et le masque frais hydratant de Nuxe
Tous contiennent des Parabenes, sont non bio, coûtent démesurément cher, sont probablement testés sur les animaux (du moins leurs composantes le sont), et font un bien fou... au moral!
C'est con de même... la chaire est faible.

maudite hiver

''Bon, il pleut encore sur nos nos cordes de bois chèsse''